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Le site de production de Majorette fermera bientôt

LYON (Reuters) - Majorette, le dernier fabricant français de voitures miniatures, s'apprête à fermer son site de production français, situé à Rillieux-la-Pape (Rhône), et à licencier 237 personnes.

Richard Mamez, le directeur général de l'entreprise, a justifié cette fermeture par deux raisons essentielles: "D'une part le changement du marché avec la préférence actuelle pour les jeux électroniques et les jeux virtuels et d'autre part la mondialisation qui rend les coûts de production moins élevés au Moyen-Orient."

Le dirigeant de Majorette a précisé que la fermeture du site de production français pourrait s'effectuer avant la fin de l'année.

Les 345 salariés de l'entreprises devraient connaître les détails de ce projet lors du comité central d'entreprise prévu mardi.

Les salariés de l'entreprise ont pris la nouvelle de la fermeture du site comme un coup de massue.

"On ne manquait pourtant pas de travail", relèvent les ouvriers sur les chaînes de montage qui tournent désormais au ralenti. "On nous faisait même travailler le week-end!"

Les délégués syndicaux soulignent que "Majorette travaillait de plus en plus pour la sous-traitance" et proposent une "réindustrialisation du site pour la sous-traitance".

Majorette-France travaille effectivement pour les tournevis Rivoly, pour Camping-gaz ou encore pour Zephal, qui fabrique des pièces de cycles. Dans cette perspective, les salariés bloquent même depuis plusieurs jours toutes les sorties de la plate-forme logistique.

"On refuse qu'ils vident l'entreprise de ses richesse, il y a ici du matériel, des machines, des moules, des produits."

Possible repreneur ?

Le directeur général a confirmé son intention de "trouver un candidat à la reprise du site de 20.000 m2 pour des activités similaires" et n'a pas exclu non plus une reprise par le personnel.

L'entreprise avait déjà progressivement délocalisé une partie de sa production de voitures miniatures et de leur "environnement" en Thaïlande.

Actuellement, sur 40 millions de petites voitures produites par Majorette, 1,2 million l'est en France, le reste en Thaïlande.

"Le coût de la main d'oeuvre est 15 fois mois chère en Asie qu'en France", a souligné Richard Mamez. Pour ces raisons, la totalité de la production devrait désormais se faire en Thailande.

L'entreprise, qui était l'un des fleurons nationaux de l'industrie du jouet dans les années 80, avait été créée en 1961 par Emile Véron, lequel s'était distingué à l'époque en projetant de se présenter à l'élection présidentielle.

A partir des années 90, l'entreprise avait commencé à souffrir de la concurrence des jeux électroniques et accumulé les plans sociaux.

En 1992, un premier dépôt de bilan avait entraîné une vague de licenciements et la société n'avait plus été cotée en bourse. Majorette avait été rachetée l'année suivante par le groupe Idéal Loisirs, pour être reprise en 96 par l'allemand Triumph Adler. L'embellie des années 98 et 99 et les bénéfices enregistrés à cette période ne l'ont pas empêchée de replonger en 2000 avec des pertes de 39 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 346 millions.

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